6 – En attendant Jeton

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En attendant Jeton

Il y a quelques semaines, j’avais pu me rendre à une partie privée que j’avais déjà fréquentée à plusieurs reprises. L’hôte, du prénom de Fabien mais que l’on surnommait Befa, était le propriétaire d’un bar placé avantageusement sur une belle avenue dans l’une des communes de la périphérie de Genève ; et c’est à l’intérieur de ce bar, autour d’une table agencée pour la soirée, derrière de larges rideaux noirs qui gardaient les passants de nous apercevoir, que nous jouions.

Bien que hors de notre vue, je devinais que la lune avait déjà fait la meilleure partie de sa route cette nuit ; et en quelques heures de jeu, la table qui était pleine au démarrage voyait désormais la moitié de ses sièges désertés. J’aurais moi-même été l’un de ces déserteurs si l’on m’avait laissé : les moins bons des joueurs restants entretenaient des stacks de taille modeste et leur jeu n’était pas des plus sauvages ; mais j’étais en perte, et malgré les cafés que j’avais bu de mon réveil jusqu’à maintenant, le fait de jouer commençait de me fatiguer et de me lasser — néanmoins Befa nous faisait la promesse d’une possible révolution qui allait bouleverser la soirée si l’on attendait un peu plus.

— C’est Jeton, un gambler comme j’en ai rarement vu ! nous avait-il dit. Les vendredis, il boit au bar d’en face car il connaît bien le gérant. Puis quand il finit de boire, ou alors quand le bar ferme, il vient ici car il sait que nous jouons… et quand il vient, c’est avec dix mille francs en poche ! Il faut que vous voyiez cela : la semaine dernière, il est arrivé à deux heures du matin, et nous sommes restés jusqu’à sept heures ici : il est reparti en perte de trois mille francs.

De telles pertes sur une table de 1/2 : vous comprendrez certainement que les trois autres joueurs et moi-même étions séduits par l’idée d’une telle venue, et ainsi convaincus de tarder plus que nous escomptions.  

Pour vous présenter les autres personnages de cette soirée, voici un court panorama de la table comme on la voyait de ma perspective. Sur ma gauche, Arkadi, dos à la fenêtre, assurait le deal : il était un ami de Befa, et sa carrure imposante contrastait les traits gentillets de son visage ; il avait été croupier de métier pour de bonnes années. Sur sa gauche était assis Earl Pullover, une caricature de joueur online lors de son premier passage en live, même si je n’en savais rien : pullover à la capuche qu’il remontait sur sa tête lorsqu’il s’impliquait dans un coup ; lunettes de soleil rectangulaires à tous temps cachant son regard ; le dos courbé et les coudes distancés au possible sur la table — une caricature d’autant plus burlesque que son buy-in était minimal et son jeu ridiculement serré et passif. Continuons le tour de table et trouvons Donald, qui buvait son cinquième rhum-coca de la soirée : en perte de cinq ou six-cent francs,  à son jeu exécrable s’ajoutait une dose de malchance qui terminait de le condamner à nager dans le négatif — un électron libre, en somme. Le prochain joueur, Sidbarré, était le plus imprévisible de la table : je lui devinais d’honnêtes bases théoriques grâce à des commentaires qu’il avait laissé échapper au cours de la soirée ; néanmoins, jouer bien n’était pour lui pas d’une importance primordiale : commettre des erreurs qu’il pouvait reconnaître ne le gênait point, tant que ces dernières lui donnaient l’occasion d’éprouver ses adversaires, ou au contraire lui évitaient d’être éprouvé par eux. Le dernier joueur, assis à ma droite, était Befa lui-même, qui jouait par intermittence, sortant de table pour nous servir à manger ou à boire, pour accueillir ou donner congé aux joueurs venant et allant, ou, comme maintenant, pour essayer de voir à quel stade de sa soirée Jeton avait progressé.

— Je l’ai bien vu ! nous rapporta-t-il en revenant s’asseoir. Il est assis et discute sérieusement avec une serveuse ! Quand il aura fini son verre ou sa conversation, il y a de fortes chances qu’il nous rejoigne.

— Qu’il continue de boire, dans ce cas, si cela peut augmenter nos chances de le rencontrer ! s’exclama Sidbarré.

— Que de boissons dans vos bouches ! répondit Befa. Ne vous en manque-t-il pas dans vos verres ? Que puis-je vous servir, messieurs ?

— Rhum-coca ! pour Donald.

— Un nouveau rhum-coca pour le plus beau des alcooliques ! commenta Befa.

— Un café pour moi, je demandai.

— Un café de plus pour l’insomniaque de la maison !

— Hypersomniaque, plutôt ! Je n’aurais nul besoin de café si j’étais insomniaque.

— De l’eau, s’il te plaît, demanda Earl Pullover toujours derrière ses lunettes de soleil.

— Et de l’eau, une boisson ennuyeuse pour un joueur tout autant… Allons, jouons de ce pas !

Les breuvages furent servis et nous jouâmes quelques tours, tous quelque peu endormis par le peu d’action que les cartes provoquaient. Je pus tirer un léger profit du mauvais jeu et de la poisse de Donald : avec

Q ♠ 2 ♠,

je relançai à six francs au bouton après que tout le monde ait couché. Earl Pullover céda sa petite blinde, et Donald 3-betta à douze francs, le minimum. Malgré le fait qu’il ne restait plus que vingt-cinq francs à son stack, je ne pus me résoudre à coucher, donc nous vîmes un flop :

2 7 ♠ 8 ♦.

Premier de parole, Donald misa ses derniers vingt-cinq francs, et bien que peu enchanté, il me fallait payer tant on trouvait de bluffs désespérés chez lui. Il montra J J ♣ — tant pis pour moi, n’est-ce pas ?

La turn : 6 ♠. La rivière : 10 ♠. Flush hauteur dame pour moi : le pot me revint. Donald cava de nouveau à hauteur de cent-cinquante-francs en se plaignant à peine ; quelques gorgées gloutonnes suffirent à le consoler.

Nous continuâmes de jouer et en même temps de divaguer entre anecdotes, réflexions et espérances quant à l’arrivée de Jeton.

— Je jouais un coup, l’autre jour, contre Patrice, racontait Sidbarré.

— Patrice ? demanda Donald.

— Le pot était massif. J’avais 3-bet préflop, avec A-Q de trèfles. Le relanceur initial suivit et pour la suite nous étions heads-up. Je touche une dame, top paire au flop : je suis content, j’ai sûrement la meilleure main. Je mise. Et remise à la turn. Rivière, je fais tapis.

— Avec une paire de dames seulement ? interrogea Donald.

— On s’en moque. Je fais tapis, et mon adversaire gamberge, gamberge… Il me regarde, regarde sa main. Puis pour me déstabiliser, il me dit : «Je ne sais plus quoi faire, avec mon A-Q de trèfles…», soit ma main exactement, qu’il venait d’annoncer ! L’insolent ! Imagine… Je devais m’empêcher de réagir… C’était trop !

Chacun exprima sa stupeur comme à sa manière ; et avant que quelqu’un ne demande comment se termina le coup, la porte du bar s’ouvrit.

 ♠

Tous nos regards étaient portés sur cet homme qui entrait : chauve, âgé d’une quarantaine d’années, il était vêtu d’un trench-coat noir et promenait une légère mallette brune avec lui.

Il s’assit directement à une table proche du bar, et ignorant l’attention que nous lui portions, il sortit son téléphone qui absorba toute sa concentration ; et alors les joueurs et moi-même cherchâmes des réponses dans l’expression de Befa. On le trouva confus, déboussolé, et rapidement il se retourna vers nous cherchant lui aussi quelque réponse ; je me tournai vers Arkadi, qui connaissait l’allure de Jeton, et le voyant secouer sa tête, je compris que l’homme à qui nous avions à faire n’était point celui que nous attendions. Une silencieuse déception pesa sur la table. Befa se leva, nous chuchotant :

— N’a-t-il pas compris que nous sommes fermés, enfin ?

Il se dirigea timidement vers la table où s’était assis l’arrivant : il n’eut pas le temps de lui souffler deux mots que ce dernier, en levant le tête, l’interrompit : d’une déconcertante fermeté, il commanda une bière pression. Befa resta figé un instant, hésitant, puis s’exécuta ; une pression pour monsieur !

Il nous rejoignit ensuite : et nous avoua qu’il avait perdu ses moyens face à l’impassibilité de son nouveau client. Un homme aussi sûr de lui, qui n’avait demandé de permission à personne pour prendre son aise, dans un bar qu’il ne connaissait pas, à une heure du matin qui plus est, — que le bar en question soit fermé ou non, — on ne pouvait que respecter sa tranquillité !

Sa tranquillité était cependant complètement relative. Alors que nous continuions à jouer, son téléphone sonna ; et si nous pouvions douter du fait qu’il était un homme d’affaires auparavant, sa conversation éteignit les doutes subsistants.

— Qu’est-ce qu’il y a encore ? … Non, tu ne peux pas, il faudra vendre, c’est certain ! … Trouve quelqu’un d’autre alors ! Ce n’est pas à nous de le faire ! … D’accord. Je lui dirai demain de revoir cela avec le Grec… … Oui ! … Non ! … Enfin ! Va dormir ! …

Nous suivions de près ses échanges enflammés : quand il raccrocha son téléphone, il fallut que nous fissions semblant de jouer comme si de rien n’était ; mais certains durent se retourner et notre attention était toute affichée.

— Vous savez le pire dans cette histoire ? nous demanda-t-il d’un ton plus qu’agacé. Ce cinglé avec qui je téléphonais, il habite à Singapour ! Cet insomniaque me harcèle toute la journée chez lui et chez moi, et dure jusqu’à la nuit maintenant ! Je n’en peux plus ! Il est sept heures du matin chez lui ! Rendez-vous compte ! Qu’il profite de son week-end au lieu de me les briser, à la fin !

Sa colère ne trouva point d’écho à notre table ; seulement Donald lui suggéra de boire quelque chose de plus fort qu’une bière pour signifier le week-end qui démarrait.

— Une bonne idée enfin ! Allez, un whiskey sec pour ma peine je vous prie.

Donald commanda en même temps un nouveau rhum-coca ; puis l’homme d’affaires continua de s’échauffer :

— Ne vivre que pour le week-end : quelle tristesse tout de même ! Sept jours dans chaque semaine de notre existence, et parmi eux seuls deux nous réjouissent…  Qu’on arrête cette machine inarrêtable dans laquelle on me broie ! On nous fait travailler dans de telles conditions, avec des horaires qui n’ont qu’un titre indicatif : à quel moment ai-je pu bien croire que j’étais dans le camp des exploitants et non celui des exploités !

Arkadi ne s’était pas arrêté de distribuer les cartes, donc bien que tendant l’oreille, nous ne nous arrêtions pas non plus de jouer. Sidbarré relança à trente francs suisses en premier de parole : nous couchâmes tous nos mains, peu disposés à payer quinze grosses blindes pour voir un flop. Sidbarré nous montra la belle paire d’as qu’il tenait en main, et qui lui permit de voler les blindes sans embrouille.

— La prochaine fois que l’on vous dit : ah ! dans la finance, qu’on est bien ! Gagner dix tickets par mois, quel privilège ! Eh bien répondez : pour vivre de la finance, du trading, de la bourse : il faut d’abord vendre une partie de soi-même ! Et dans ce deal, celui qui y gagne, ça n’est jamais le financier ! Cela ne se peut mécaniquement pas ! Sinon, c’est la machine qui s’arrête de tourner !

Pour le coup qui suivit, c’était à Befa de s’exprimer en premier : il s’était rassis après avoir servi son whiskey à notre financier. Il relança à six francs ; j’ouvris

A ♠ 3 ♠

et décidai de 3-bet à vingt francs pour dissuader les joueurs me séparant du bouton de nous rejoindre dans ce coup. Finalement en heads-up contre Befa qui checka dans le noir, le flop vint

4 A ♣ 5 ♥.

Dans un pot de quarante-trois francs, je misai vingt-cinq, en espérant que potentiellement des paires intermédiaires puissent trouver un call. Befa fit un peu de cinéma, mais finalement paya sans avoir l’air trop ennuyé. La turn :

(4 A ♣ 5) – 9 .

Befa checka, et je fis de même. Mon faible kicker me prévenait de tenter de prendre trop de value face à une range composée, après un call sur ce flop, de quelques as mieux kickés que le mien, et d’autres mains qui coucheraient de toutes manières. Arkadi, pour la rivière, me fit la belle surprise d’une quinte hauteur cinq, que je n’attendais plus réellement :

(4 A ♣ 5 – 9) – 2 ♣.

À ma surprise, Befa m’ôta l’initiative et misa cinquante francs dans ce pot qui en faisait quatre-vingt-treize. Que voulait-il me communiquer par là ? Quelle main pouvait-il s’imaginer que je détienne pour miser ici ? Ne le connaissant point comme un bluffeur chevronné, je me convainquis qu’il était bien plus souvent en value ; sûrement il me voyait sur un as du type A-K ou A-Q après mon 3-bet préflop ; et peut-être avait-il un brelan ou deux paires qu’il voulait rentabiliser un maximum : combien de quintes pouvais-je avoir à cet instant qui battraient ce type de mains fortes ?

Très peu, réellement. Trois précisément : les trois combinaisons de A-3 suitées que j’aurais pu 3-bet. Lui en détenait quelques unes de plus, certes : mais avec confiance je pouvais exclure 3-6, les nuts absolus, de l’équation. Il me restait alors à anticiper ou un split, ou à prendre leur tapis aux brelans et deux paires qui auraient tenté de coincer mes top paires bien kickées, et qui ne sauraient coucher si je relançais, all-in.

Je passai à l’exécution après tant de raisonnements, et dus ensuite attendre que Befa se colle aux siens. Et pendant ce temps, je remarquai que l’homme d’affaires assis derrière nous, au whiskey maintenant très-entamé, n’avait jamais cessé ses discours sur l’état du monde — Donald l’écoutait attentivement.  

— … Dites-vous cela ! L’individu moyen, dans sa vie, verra ses économies, son argent, qu’il gagne ou qu’il épargne, se faire capter par Blackrock, au moins soixante fois ! Nous sommes les moutons, et eux les bergers ! Ils décident de ce qui se fait ou se fera, et de ce qui ne se fera pas… Et nous croyons au libre-arbitre, au marché concurrentiel ! ah, une drôle de blague si l’on en trouve ! Les Rotschilds ! J. P. Morgan ! MacKinsey ! Et Blackrock… Méfiez-vous ! Malgré que vous soyez impuissants, comme moi, méfiez-vous, ils vous — …

— Je call ! proclama Befa.

Enfin ! Je montrai fièrement la quinte que m’offrait mon vulgaire 3 de pique que je ne devais pas posséder ; et contrairement au dégoût que j’attendais sur l’expression de mon adversaire, ce dernier fit part d’une désenchantante neutralité, avec la révélation de sa main, 3 3 ♣.

Du même coup, le call excité de Befa avait suspendu l’homme d’affaires dans son flot d’idées qu’il déversait depuis tantôt. Il avait finit ses verres, de bière et de whiskey, et bien que Donald semblait le convier à nous donner plus de leçons sur les rouages de ce monde qui tourne selon l’argent, le financier paya et prit congé de nous ; avant de partir, en jetant un coup d’œil à la table, il nous jeta une dernière vérité :

— Vous avez raison, vous ! L’argent, ça ne vaut pas tout le sérieux que nous lui accordons… Jouez-le ! Perdez-le ! Gagnez puis jouez-le de nouveau ! C’est cela, la vie… un jeu !

 ♠

Je suggérai, juste après le départ de l’homme d’affaires, que nous sortissions tous ensemble pour fumer dehors, en groupe : il se faisait tard et je voulais donner l’occasion à Jeton de se remémorer qu’une partie de poker se tenait à sa disposition, avec des joueurs qui n’attendaient que lui.

Le reste de la table reconnut l’utilité potentielle de prendre cette pause ; nous sortîmes calmement, comme l’auraient fait d’ordinaires joueurs de poker, et dissimulâmes nos intentions captieuses derrière les fumées de nos cigarettes ou de nos joints. Discrètement, Befa nous indiqua où chercher l’homme de la soirée que nous n’avions toujours pas rencontré. Dos à nous, ce dernier était assis à la terrasse en face et bavardait toujours avec une serveuse debout à ses côtés. Notre plan tombait presque à l’eau : seul un coup du hasard aurait alors pu le mener à se retourner pour nous apercevoir.

En l’attendant, avides de jouer de gros coups contre Jeton, nous conversions sur les pires cruautés que le poker nous avait offert d’observer : Arkadi nous partagea quelques unes de ses expériences de croupier, aussi à la roulette, où il avait vu des mises doublées six ou sept fois de suite se faire éradiquer d’un seul coup. Donald nous raconta un énorme coup de Omaha qu’il avait vu se jouer à une partie de 5/5.- ; où le teint de peau d’un joueur, sur un coup à tapis dès la turn, s’était blanchi d’un coup sec à la sortie de la rivière : et qu’un pot fort de neuf-mille francs fut remporté par un joueur qui n’avait que huit pourcents de chance de toucher un full supérieur.

Quelques mains d’Omaha : voilà qui pouvait pimenter les derniers bouts de notre attente ! Earl Pullover ne partageait pas notre enthousiasme, et vaincu par la fatigue, il nous quitta alors que nous traînions encore dehors.

Jeton ne retirait pas son attention de la serveuse qui lui tenait compagnie ; résignés, nous rentrâmes, prêt pour plusieurs tours de Dealer’s Choice — il ne restait pas plus d’une demi-heure avant que le bar en face ne fermât ses portes, et qu’ensuite Jeton nous rejoignît.

Le jeu en Omaha était effectivement une efficace addition pour nous faire plus participer. Je me souviens avoir touché de bons jeux ; et les avoir joués de manière agressive, osant prendre de la value dans certains spots borderlines, et semi-bluffant à certains moments où mes adversaires durent certainement coucher les meilleures mains. La soirée étant cependant quelque peu lointaine dans mon esprit, et les coups plus complexes à cause du double de cartes distribuées, je ne m’aventurerai point à vous les rapporter : seulement j’ai pu diviser par trois mes pertes sur la soirée, et après une trentaine de minutes je n’étais plus qu’en négatif de soixante-quinze francs.

Je voulus prendre une petite pause de nouveau : l’heure de fermeture était passée pour l’autre bar ; et la fin de mon joint de CBD était un bon prétexte pour que je sorte observer le progrès de Jeton.

Assis sur le banc, dos à la fenêtre de notre bar, je pouvais déduire depuis là qu’en effet, en face la fermeture était amorcée. Jeton demeurait seul à sa table ; la serveuse passait un coup de torchon à l’intérieur des verres qui sortaient de la machine à laver ; et le gérant finissait de rentrer les chaises toujours dehors. Jeton dut éventuellement se lever pour céder la sienne ; il tapota l’épaule du barman pendant qu’il exécutait sa tâche ; et comme cela il partit, marchant vers la fin de l’avenue, ne changeant point de trottoir — je l’épiai jusqu’à ce que le relief, un peu plus loin, eut achevé de l’éclipser.

À son tour, sans que je ne le discerne avant, Befa apparut pour me tapoter l’épaule.

— Une prochaine fois, mon ami… Une prochaine fois…

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